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The Kolb-Proust Archive for Research

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1

Date:1911

Sylvain Bonmariage: "l'une des joies de sa vie, ce fut, en 1911, de nous accompagner, Catherine de Givary [sic] et moi, à l'Église Saint-Etienne du Mont, baptisée par Clemenceau Saint Stephen Pichon. Proust s'émut devant les tombes de Racine, de Pascal, de Boileau, d'Ozanam, devant la châsse de Sainte-Geneviève. Il bavarda avec moi tandis que Catherine priait. Il n'accomplit aucun acte religieux.

399 ... Proust me parla de M. Arthur Lévy, historien de Napoléon, je crois, dans la petite histoire. Ce Monsieur Lévy s'occupait alors (1911) du Napoléon écrivain..."Imaginez-vous, me dit Proust, que M. Lévy met en doute que Napoléon fut un écrivain. Ce qu'il a fait de mieux, ses déclamatoires proclamations à l'armée, ne serait pas de lui mais de secrétaires érudits, Ceci ne m'étonne pas. Le style Napoléon c'est celui de l'Académie Française portant la marque de Fontanes et de Luce de Lancival. Vous connaissez comme tout le monde la pompeuse Proclamation à l'Armée d'Italie: 'Soldats, je vais vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde.' On dirait un morceau de Bossuet. Or, hier, par hasard on m'a donné une copie de l'original, Voici: 'Soldats votre patience à porter toutes les privations, votre bravoure à affronter tous les dangers, excitent l'admiration de la France. Elle a les yeux tournés vers vos misères, Vous n'avez ni souliers, ni habits, ni chemises, presque pas de pain. Nos magasins sont vides. Ceux de l'ennemi regorgent de tout, c'est à vous de les conquérir. Vous le pouvez, vous le voulez. Partons, ' Voilà du vrai Bonaparte. osez dire qu'il n'est pas un écrivain!"

Sylvain Bonmariage , Le Bayou, 1957, p. 398-399.

Record: c62770

2

Date:1886?

Chez Antoinette Faure, Proust inscrit, dans un Album de Confessions, ses goûts et pensées. Ses occupations favorites: la lecture, la rêverie, les vers, l'histoire, le théâtre. Aurait bien aimé "être Pline le Jeune". Ses prosateurs favoris: George Sand, Augustin Thierry [NB pas encore Anatole France: mars 1886]; son poète préféré: Musset. [avant que Brunschvicg ne s'en moque]

Ses peintres et musiciens favoris: Meissonier, Mozart, Gounod.

Ses "héros de la vie réelle" ("favourite heros in real life"): "Un milieu entre Socrate, Périclès, Mahomet, Musset, Pline le Jeune, Augustin Thierry." [lu automne 1886] [Cf. à Mme Proust, Cor I, p. 110, n. 8 [mercredi 5 septembre 1888]: "l'année d'Aug. Thierry" (automne 1886)]

Your pet aversion (votre bête noir): "Les gens qui ne sentent pas ce qui est bien, qui ignorent les douceurs de l'affection."

For what fault have you most tolerance: "La vie privée des génies."

"Me serais-je douté, sans ce petit cahier rouge, du rôle d'Octave Feuillet et de Jules Sandeau dans la formation intellectuelle de presque toute une génération féminine? Plusieurs jeunes filles en effet les avaient indiqués comme leurs 'prosateurs favoris'. Une autre... Bossuet, Dickens, Mlle Fleuriot."

Cf. Pierre Abraham , Proust, 1930, pl. VIII
Cf. Clarac et Ferré , Album Proust, 1965, pp. 89-91
André Berge, Autour d'une trouvaille, Les Cahiers du Mois, 1er décembre 1924, pp. 5-18

Record: c1330

3

Date:1888

Daniel Halévy lui soumet une pièce de vers que Proust corrige, avec des remarques telles que: "Odieux. Informe. Idiot. Naturaliste, ergo stupide. Belle image, maladroitement amenée. Très bien, mais déjà lu quelque part." " Tr. B." en marge d'un vers: "Vaporeux yeux cernés de blond mourant et pâle... "

Puis: "Je ne sais plus, j'ai trop mal à la tête". "Et maintenant, mon cher Daniel, que tu m'as forcé à lire ces vers pleins de talent, mais si pénibles, ennuyeux et parfois exécrables, et à écrire ces inepties, je te dis ouf, je pose ma plume de critique, j'ôte mon masque de pédant. j'espère qu'il n'a pas laissé de marques, que tu ne m'en veux pas. Je te serre la main, mais n'attache aucune importance à ceci. Et puis c'est écrit très vite pendant qu'on corrige un problème. Mais surtout je n'ai aucune opinion sur ce genre de machines-là. Je n'y ai aucun plaisir, alors je ne peux pas dire que c'est beau, n'ayant pas encore pu me faire une esthétique. Et puis c'est autre chose. Enfin je crois plutôt que c'est très mauvais. Pour avoir la conscience tranquille je me drape dans ma veste et te dis: Jeune homme, lisez Homère, Platon, Lucrèce, Virgile, Tacite, Shakespeare, Shelley, Emerson, Goethe, La Fontaine, Racine, Villon, Théophile, Bossuet, La Bruyère, Descartes, Montesquieu, Rousseau, Diderot, Flaubert, Sainte-Beuve, Baudelaire, Renan, France... Vous apprendrez que si votre esprit est original et puissant, vos oeuvres ne le seront que si vous êtes d'une sincérité absolue, et que le pastiche, le sacrifice à une forme qui vous plaît, le désir d'être original sont autant de formes un peu cachées, mais d'autant plus dangereuses, de l'insincérité, puis, mais c'est secondaire, que la simplicité a des élégances infinies, le naturel des charmes ineffables..."

Daniel Halévy , Pays parisiens. B. Grasset, 1932, pp. 119-121

Record: c2030