| 1 | Date:1912 2 novembre
Proust écrit à Gallimard avec l'espoir de
faire éditer Swann par la N.R.F. (il venait
d'envoyer son manuscrit à Fasquelle! )
Cf. peu après le 5 novembre 1912 [ c67730]
Record: c66720 |
2 | Date:1908 fin juillet 1908 août
Proust au Chalet Russe, à Bénerville, pour voir Louisa de Mornand, maîtresse de Robert Gangnat, qui y a loué une villa; rencontre Gaston Gallimard, qu'il invitera à dîner au Grand Hôtel de Cabourg avec Louisa et Gangnat.
Gaston Gallimard
, Première rencontre, Cahiers Marcel Proust, n. 1, Gallimard, 1927, pp.56-58
Cf. à Louisa de Mornand, Cor VIII, p. 211, n. 114 [Cabourg, peu avant le 25 août 1908]
Gaston Gallimard prétend avoir rencontré Marcel Proust pour la 1ère fois à Bénerville "vers 1904 ou 1905" au bord de la route de Villers, villa louée par "cette personne", mais il faut reporter ce souvenir à 1908, car Gallimard dit que Marcel Proust se trouvait à Cabourg, au Grand Hôtel, où il invita Gallimard à dîner.
Gaston Gallimard:"Je l'ai connu par Robert Gagnat [sic] un agent de sociétés d'auteurs, mort d'un cancer en 1912, qui avait pour maîtresse une femme très belle, Louisa de Mornand. Elle avait été la maîtresse d'Albufera, qui était un ami de Proust. Un été, Robert Gagnat et Louisa de Mornand avaient loué une ville à Blonville, près de la propriété de ma grand mère où j'ai été élevé. Un jour que je me trouvais chez Robert Gagnat, au coeur d'une scène de ménage entre lui et Louisa de Mornand, arrive un homme vêtu d'une grande pèlerine noire pleine de poussière, qui était venu à pied de Cabourg, on était au mois d'août, pour inviter Robert et Louisa à déjeuner à Cabourg. C'était Proust. C'est comme cela que je l'ai connu. [...] il a eu la gentillesse de m'inviter aussi à déjeuner."
Cf.
Madeleine Chapsal
, Livres: Gaston Gallimard parle..., l'Express, 5-11 janvier 1976, p. 54.
Record: c55760 |
3 | Date:1908 août*
Gallimard raconte sa première rencontre avec Proust:
"C'est à Bénerville [...] Je sortais avec R[obert] G[angnat] de la villa qu'il avait louée cet été-là au bord de la route de Villers, lorsque je vis venir à nous un homme d'aspect incongru et charmant. Marcel Proust arrivait à pied de Cabourg, exprès pour inviter mon ami à dîner au Grand Hôtel où il séjournait." [17 kilomètres]
Marcel Proust
,
Gaston Gallimard
, Correspondance, Gallimard, 1989, p. 641-642 Hommage de Gallimard à Proust d'abord paru dans la Nouvelle Revue Française du 1er janvier 1923. CS
Record: c55660 |
4 | Date:1908 septembre
Proust invite à dîner au Grand Hôtel de Cabourg Louisa de Mornand, Robert Gangnat et Gaston Gallimard.
Gaston Gallimard
, Première rencontre, Cahiers Marcel Proust, n. 1, 1927, p. 56-58
Cf. à Louisa de Mornand, Cor VIII, p. 211, n. 114 [Cabourg, peu avant le 25 août 1908]
Record: c56690 |
5 | Date:1915
Après 1915, Proust ne se reposera guère plus, travaillant à
son livre jusqu'à sa mort:
"[...] je finirais au plus vite Sodome II, je me reposerais
trois ou quatre jours (ce qui ne m'est pas arrivé depuis 1915) [...]"
Record: c74520 |
6 | Date:1908 août*
Proust invite à dîner au Grand Hôtel de Cabourg Gangnat, Louisa de Mornand et Gaston Gallimard, avec d'autres invités, le vieux marquis de N., ruiné, abandonné de sa femme et de ses enfants, à moitié paralysé.
"On parla de voyages... et comme le nom de Constantinople fut prononcé, je me souviens qu'il récita une longue page de Loti."
Marcel Proust
,
Gaston Gallimard
, Correspondance, Gallimard, 1989, p. 642-643 Hommage de Gallimard à Proust d'abord paru dans la Nouvelle Revue Française du 1er janvier 1923. CS
Cf.
p. Loti
, Les désenchantés,1908, chapitre II
Record: c55670 |
7 | Date:1912 peu après le 5 novembre
Proust: "Mon livre se composera environ, autant que je peux établir
une équivalence entre l'imprimé et le manuscrit, même partiellement dactylographié, d'un volume
de 550 pages si chaque page a 35 ou 36 lignes de 45 lettres chacune (disons, si vous voulez, à
peu près l'Éducation Sentimentale), et d'un second volume au moins
aussi long, mais qui, lui, pourrait sans inconvénient être divisé en 2 volumes."
Record: c66730 |
8 | Date:1912 18 novembre 1912 25 novembre 1912 décembre
Proust: "La lecture de 700 pages doit suffire à vous permettre de
porter un jugement sur le tout. Le reste est en cahiers non-dacytlographiés."
Record: c66810 |
9 | Date:1912 23 décembre
Refus des Editions de la N.R.F. de publier Swann.
"Gaston Gallimard m'a dit, tout simplement, que l'énorme manuscrit
dépassait alors les possibilités de la jeune maison."
Édith Mora
, Editeurs qui êtes-vous ? La Librairie Gallimard, Nouvelles Littéraires, 10 septembre 1953
Record: c67080 |
10 | Date:1912 23 décembre
Proust apprend le refus de la N.R.F. de
publier Swann ; Copeau lui dit qu'il l'a lu
avec "l'intérêt le plus soutenu", mais que ses sommaires pour la revue étaient pleins jusqu'au
1er février.
Cf. à Gaston Gallimard, Cor XI, p. 321, n. 160 [Le lundi 16 ou 23
décembre 1912]
Record: c67070 |
12 | Date:1912 peu avant le 28 octobre
Proust: "Dieu merci, il y a actuellement 600 ou 700 pages qui sont
entièrement prêtes pour l'impression. Et pendant ce temps, je pourrais revoir ce qui reste.
j'irai un de ces jours, si je puis me lever, voir Calmette, qui
heureusement reçoit à ces heures tardives où mes crises me laissent plus de répit."
Cf. à Mme Straus, Cor XI, p. 239, n. 128 [Peu avant le 26
octobre 1912]
Record: c66670 |
13 | Date:1912 peu après le 5 novembre
Proust: "À supposer que je puisse reprendre mon manuscrit [à Fasquelle] et le donner à votre maison d'édition, à supposer également que
mon manuscrit vous plaise (je pourrais d'ailleurs, à tout hasard, vous en communiquer une copie
inexacte mais approximative et dactylographiée des 600 premières pages dont j'ai le double)."
Cf. à Mme Straus, Cor XI, p. 239, n. 128 [Peu avant le 26
octobre 1912]
Record: c66750 |
14 | Date:1912 novembre
"Quelques mois auparavant* [avant la publication des fragments dans la N.R.F.] Marcel Proust avait envoyé son manuscrit à
la N.R.F. Ce manuscrit, qui contenait la première version tout
entière** d'À la recherche du temps perdu [sic] était mal écrit,
presque illisible***. Il était dédié à Gaston Calmette, directeur du
Figaro. Proust avait d'autre part la réputation d'un mondain. Enfin
il se montrait pressé et exigeait la publication rapide de son oeuvre. Or la N.R.F. à ses débuts ne pouvait encore songer à publier que des ouvrages brefs.
André Gide et Jean Schlumberger eurent,
sans pousser très avant leur lecture, le sentiment de premier abord que l'oeuvre n'était pas
faite pour eux, et que les exigences de Marcel Proust en rendaient de toute façon la publication
impossible. Ils se trompaient, comme ils devaient le reconnaître par la suite.
Du Côté de chez Swann parut en novembre aux frais de l'auteur, à la
librairie Bernard Grasset. Mais peu de temps avant la guerre, des relations régulières
s'établirent entre Marcel Proust et la N.R.F. ; et c'est en 1916 que
Gaston Gallimard racheta les droits de Du côté
de Chez Swann, et en publia la réimpression."
* Non, 1 an et 7 mois
** non
*** non les trois notes qui précèdent sont les commentaires de Philip Kolb. CS.
Lisa Morino
, La NRF dans l'histoire des lettres, 1939 citation
introuvable. CS.
Record: c66820 |
15 | Date:1912 octobre 1912 novembre [?]
Le livre de Proust aura 1100 à 1200 pages.
"Mon livre se composera, autant que je peux établir ... d'un volume de 550 pages [...] et d'un
second au moins aussi long [...]"
"Au point de vue de l'ouvrage, ce que je préférerais ne pouvant avoir un volume de 1300 pages
serait deux volumes de 650."
à Jean-Louis Vaudoyer, Cor XI, p. 117, n. 62 [Avril ou mai 1912]
Cette lettre a été redatée [fin juin? (ou plus tard) 1912] par Françoise Leriche. Voir son article
Une nouvelle datation des dactylographies du Temps perdu
à la lumière de la Correspondance
, Bulletin d'informations proustiennes, n. 17 (1986),
pp. 9-19 . CS
"Ce roman comprendra deux volumes, de 650 pages environ chacun."
à René Blum, Cor XII, p. 79, n. 26 [Vers le 20 février 1913]
Cf. à Louis de Robert, Cor XI, p. 250, n. 133 [Peu avant
octobre 1912] : "Mon roman est si long [...] qu'il aurait trois volumes de 400 pages, ou,
mieux, deux de 700 et 500."
Cf.à Georges de Lauris, Cor X, p. 337, n. 166 Cabourg [Le 23 ou
le 24 août 1911] : "j'en publierai une partie qui sera tout de même un tout de 800 pages!"
Cf. à Georges de Lauris, Cor XI, p. 75, n. 35 [Vers le dimanche 24 mars 1912] : "Faut-il
publier un volume de 8 à 900 pages. Un ouvrage en deux volumes de 400 pages chacun. Deux
ouvrages de 400 pages chacun, ayant chacun un titre différent, sous un même titre général."
Cf. à Georges de Lauris, Cor XI, p. 162, n. 88 [Peu après le 10 juillet 1912] : "Un volume
de 7 ou 8 ou 900 pages? Un livre en deux volumes? Se résigner à donner deux titres, l'un
étant la suite de l'autre quand tout cela se tient tant?" Cette lettre a été redatée
[début juin 1912] par Françoise Leriche. Voir son article
Une nouvelle datation des dactylographies du Temps
perdu à la lumière de la Correspondance
, Bulletin d'informations proustiennes, n. 17
(1986), pp. 9-19 . CS
Record: c66740 |
16 | Date:1912 novembre
"Gaston Gallimard se joignit à Gide et à
moi pour assurer à parts égales notre budget ; mais ce que nous
pouvions tirer de nos goussets constituait un fonds si chétif que, dans les premiers temps, nous
ne souhaitions pas sans appréhension l'aubaine d'un prix Goncourt, qui aurait nécessité les
débours d'une massive sortie de volumes. Et lorsque, en 1913, Proust
nous offrit À la Recherche du Temps Perdu, nous dûmes écarter, sans
même les ouvrir, les blocs de ses manuscrits, la publication d'un ouvrage qui s'annonçait en
huit ou dix tomes risquant d'écraser notre naissante maison."
Jean Schlumberger
, Éveils, (oeuvres), tome VI, (1940-1944). Paris,
Gallimard, [1960], p.387. [chapitre commencé en juin 1944, ; voir p. 375].
Commentaires de Philip Kolb: CS.
Proust s'offrait à se faire éditer à ses frais.
Swann, en 1912, ne s'annonçait pas en "huit ou dix tomes" mais en deux
ou trois parties. Et en 1916, quand Gallimard a recommencé ses "aimables instances," il n'y
avait que quatre volumes.
Mais déjà en 1914, la N.R.F. était prêt à publier la suite de Swann ; et
Gide avait bien parcouru la dactylographie soumise par Proust, sans qu'il fût question des
dimensions du roman. Gide l'a écarté à cause de ses impressions personnelles de Proust qu'il
considérait comme un mondain, écrivant pour le Figaro.
Cf.
Léon Pierre-Quint
, Comment parut Du côté de chez Swann
, Paris: Kra, 1930. p. 166 et 169
Cf. à René Blum, Cor XV, p. 144, n. 62 [le mardi soir 30 mai
1916] : "les aimables instances de la Nouvelle Revue Française ont recommencé."
Record: c67090 |
17 | Date:1913 samedi soir 15 novembre
Le lendemain du jour où il fait envoyer des exemplaires de son livre pour Copeau, Gallimard, Gide, Claudel, Proust
apprend que Gide avait raconté un malentendu au sujet d'une lettre d'Emmanuel Bibesco sur laquelle Proust et Copeau étaient d'accord pour
garder le silence. Gide n'avait pu l'apprendre que de Copeau.
à Jacques Copeau, Cor XII, p. 321, n. 153 [Le samedi soir 15
novembre 1913]
Record: c69510 |
18 | Date:1913 juin
Agostinelli vient faire la dactylographie de Swann [= de la suite].
Proust: "[...] Agostinelli [...] était un être extraordinaire
possédant peut-être les dons intellectuels les plus grands que j'ai connus ! L'an dernier ayant
perdu sa place il était venu me demander de l'employer comme chauffeur, je ne pouvais faire tort
à Albaret en le prenant. Je lui avait sans confiance proposé de me
faire la dactylographie de mon livre. C'est alors que je l'ai découvert, que lui et sa femme
sont devenus part intégrante de mon existence. Hélas, j'ai le chagrin aujourd'hui de penser que
s'il ne m'avait pas rencontré et n'avait pas gagné tant d'argent par moi, il n'aurait pas eu les
moyens d'apprendre l'aviation. Malheureusement toute sa famille était loin de le valoir. Nous
avions fini par nour brouiller, et à la suite d'un procédé par trop ingrat je lui avais écrit:
'Si jamais le malheur voulait que vous eussiez un accident d'aéroplane, dites bien à votre femme qu'elle ne trouvera en moi ni un protecteur, ni un ami, et
n'aura jamais un sou de moi."
à Emile Straus, Cor XII, p. 228, n. 130 [Le mercredi 3 juin 1914]
Cf. à Louis de Robert, Cor XII, p. 211, n. 94, [Seconde
quinzaine de juin 1913]
Cf. à Gaston Gallimard, Cor XI, p. 321, n. 160 [Le lundi 16 ou 23 décembre 1912]
Cf.
Henri Bonnet
, Marcel Proust de 1907 à 1914, 2nde édition, Nizet, 1971,
p.188, "début de 1913"
Cf.
Robert Vigneron
, Genèse de Swann
, Revue d'histoire de la philosophie, 15 janvier 1937, pp.
67-115: fin 1911 Il s'agit de Miss Hayward. PK
Proust: "[...] j'ai Agostinelli comme secrétaire".
Record: c68550 |
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