| 5 | Date:1904 derniers mois (ou 1905 janvier) (vendredi soir)
Proust écrit à Gabriel de la Rochefoucauld, le lendemain d'une lecture que ce dernier lui avait faite de son roman l'Amant et le Médecin, pour le remercier d'une lettre et lui faire deux critiques du roman: 1. sur le héros du roman, Merrien, qui, après son suicide manqué, lui semble un peu fat de se vanter à sa maîtresse d'avoir montré son courage; 2. une objection d'amoureux, sur ce que Merrien, entendant sa maîtresse lui dire: "Ne soyons plus qu'amis", ne devienne pas jaloux tout de suite.
Ce roman paraîtra le 8 février 1905.
"Moi, avec mon tempérament particulier, ma jalousie spécifique, ce qui m'aurait rendu jaloux tout de suit c'est: 'Ne soyons plus qu'amis', que j'aurais interprété comme un aveu de satiété, comme un commencement d'indifférence, comme un indice de dégoût. Je n'oublierai jamais le jour [1896] où ces mots-là m'ont été dits par la maîtresse que j'ai le plus aimée. Si j'ai consenti, après quelques révoltes, c'est par fierté. Mais j'ai considéré que de ce jour-là le désir de mon corps avait été remplacé chez elle par le désir d'un autre. C'était le commencement de la rupture. Pendant des années ensuite, années de tendresse, de baisers chastes, jamais une fois nous n'avons fait allusion à cela, mes caresses évitaient tout le voisinage de ses jambes, tout ce qui eût approché la place défendue, la cicatrice douloureuse de mon coeur. Maintenant, une telle indifférence a remplacé tout cela que j'ai hasardé dernièrement un geste de plaisanterie, et elle m'a dit très durement: 'Ne fais pas cela, c'est mal.'"
Cf. à Reynaldo Hahn, Cor II, p. 88, n. 44 [le vendredi 3? juillet 1896]
Record: c38500 |
6 | Date:1905 25? janvier
Proust cherche à obtenir des articles de publicité pour l'Amant et le médecin, de Gabriel de la Rochefoucauld; écrit à Reinach qui lui offre Le Siècle.
"Comme à ce moment-là nous espérions mieux, Figaro ou autre chose, nous avions renoncé. Et très gentiment vous craigniez que cela me nuisît pour l'Union. Mais ayant renoncé à tout jamais à toute idée de club, cela n'aura plus aucun inconvénient."
Cf. à Joseph Reinach, Cor V, p. 36, n. 10, mercredi [1er février 1905]
Record: c39190 |
7 | Date:1905 16? mars
Proust récrit à Gabriel de la Rochefoucauld, à qui il avait écrit la veille au sujet du dîner Régnier; exprime "un si grand désir" de parler de l'Amant et le Médecin, mais qu'il y a de "gros inconvénients" à ce que son nom paraisse dans le Gil Blas à cause de leur "conduite immonde avec moi à propos d'un dialogue, puis surtout les articles malveillants qu'on m'y a attribués". s'offre à écrire son compte-rendu au Figaro, au Petit Parisien, au Siècle, ou à la Presse.
Record: c39870 |
8 | Date:1906 2 mars (vendredi)
Gabriel de La Rochefoucauld: Le Lecteur.
Article de G. de La Rochefoucauld sur les consommateurs de littérature, c'est-à-dire le public littéraire. PR
Record: c43970 |
10 | Date:1896 vers juillet?
"Moi, avec mon tempérament particulier, ma jalousie spécifique, ce qui m'aurait rendu jaloux tout de suite c'est: 'Ne soyons plus qu'amis', que j'aurais interprété comme un aveu de satiété, comme un commencement d'indifférence, comme un indice de dégoût. Je n'oublierai jamais le jour où ces mots-là m'ont été dits par la maîtresse que j'ai le plus aimée. Si j'ai consenti, après quelques révoltes, c'est par fierté. Mais j'ai considéré que de ce jour-là le désir de mon corps avait été remplacé chez elle par le désir d'un autre. C'était le commencement de la rupture. Pendant des années ensuite, années de tendresse, de baisers chastes, jamais une fois nous n'avons fait allusion à cela, mes caresses évitaient tout le voisinage de ses jambes, tout ce qui eût approché la place défendue, la cicatrice douloureuse de mon coeur..."
Lettre d'abord publiée dans Gringoire, 5 mars 1937, p. 5, 14
Cf. Lettres à Reynaldo Hahn, Gallimard, 1956, p. 57, passim.
Record: c15520 |
13 | Date:1905 22 septembre (vendredi)
Ph.-Emmanuel Glaser: Petite Chronique des Lettres. Projets littéraires et distributions de prix.
[Gabriel de la Rochefoucauld:]
"[...] Mes projets littéraires! [...] Je compte publier un roman dans le courant de l'année. Je n'en connais pas encore le titre. Après ce roman, je donnerai un volume de nouvelles dont une a déjà paru dans le Figaro. j'ai aussi un autre roman en préparation d'un genre très différent [...]. Son titre: Un Séducteur.[...]"
Record: c42700 |
14 | Date:1905 2 janvier 3 janvier
Proust songe à poser sa candidature pour être membre du Cercle de l'Union, 11, boulevard de la Madeleine; mais vers la mi-mars suivant il aura renoncé "à tout jamais" à "toute idée de club" - ce qui semble indiquer un échec dans cette tentative.
Record: c38930 |
18 | Date:1905 19 janvier 23 janvier
À propos de Gabriel de la Rochefoucauld et l'Amant et le Médecin.
Échos.
"Quelques propos sur les boulevards:
- Vous avez vu le titre de ce livre l'Amant et le Médecin?
- Encore quelque racontar sur l'affaire Syveton!
- Qui est l'auteur?
- Un nommé Gabriel de la Rochefoucauld.
- Je connais ce nom-là ... Oui. Est-ce le même qui a fait les Maximes?"
j. Ernest-Charles: l'Aristocratie comtemporaine. [compte-rendu]
"un roman sérieusement étudié et qui, certes, n'est pas méprisable."
Record: c39130 |
19 | Date:1905 16 mars
Proust: "j'espère que vous répondrez à ma lettre d'hier et que je saurai votre sentiment sur le dîner Régnier."
Record: c39860 |
20 | Date:1910 20 septembre
[pneumonie de la comtesse A. de LaRochefoucauld à Fribourg]
Le Monde
"On a de mauvaises nouvelles de la santé de la comtesse Aimery de La Rochefoucauld. Partie à Fribourg pour y recevoir les soins spéciaux que nécessitait son état, elle a été frappée d'une double pneumonie compliquée d'une péritonite. Le comte Gabriel de La Rochefoucauld a été rappelé par dépêche auprès de sa mère."
l'Intransigeant du mardi 20 septembre 1910
Record: c62270 |
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