| 1 | Date:1914 premiers jours de janvier
Proust envoie des roses à Mme
Scheikévitch, lui téléphone, puis il vient passer la soirée chez elle.
Mme Scheikévitch: "Ce soir-là, il se montra tellement modeste, ou contrefit si bien la
modestie (car je suis certaine qu'il sentait, au fond, l'immense portée de son oeuvre)
que j'en fus bouleversée. Il y avait souvent dans la manière dont il s'exprimait sur
lui-même un parti pris d'humilité, surtout au début de ses visites ; mais lorsqu'il
était certain que les compliments qu'on lui adressait se fondaient sur une connaissance
approfondie de son oeuvre, sa méfiance se changeait en élans de tendresse et en abandons
émouvants de sincérité. A ces moments-là, personne ne révélait une joie plus pure, une
nature plus noble que la sienne. Il oubliait ses malaises, son régime, sa mélancolie, et
s'abandonnait à une gaieté enfantine."
Record: c70070 |
2 | Date:1915 7 janvier
Le nom du frère de Mme
Scheikévitch dans une liste des membres du barreau. (un mort?)
Morts au Champ d'Honneur
"Lieutenant Siskévitch, un des plus jeunes et des plus
distingués maîtres du barreau de Paris blessé grièvement, a refusé d'abandonner sa
compagnie et était tué quelques instants après, avenue Hoche, 28 [sic]."
Echo du 8ème, du dimanche 14 février 1915
Record: c72880 |
4 | Date:1913 jeudi 15 ? mai
Proust rencontre Mme Scheikévitch aux
Ballets russes [première représentation] ; elle porte une robe blanche, un bouquet de roses
rouges, et, au-dessous, un "Saint-Esprit" breton, cadeau d'Anatole
France. Proust lui écrit : "quand je vous aperçus au loin, blessée au coeur par ce grand
bouquet de roses rouges, vous m'aviez fait penser à une Colombe poignardée."
à Mme Scheikévitch, Cor XII, p. 173, n. 78 [Seconde quinzaine
de mai 1913] (et note 13)
Record: c68770 |
5 | Date:1913 après le 15 mai
Proust dîne chez Mme Scheikévitch ; à la
suite de ce dîner, elle lui envoie une brassée de lilas, Il lui écrit pour la remercier.
À ce dîner, Proust avait ingénieusement subtilisé sur ce vers de Rostand:
Les lilas lilas et les roses roses
à Mme Scheikévitch, Cor XII, p. 173, n. 78 [Seconde quinzaine
de mai 1913] (et note 2)
Record: c68780 |
6 | Date:1915 fin juillet 1915 début
août
Mme Scheikévitch lui prête son exemplaire de Swann (grand papier n. 10 sur Hollande); Proust y
rédigera le résumé de la suite du roman, et notamment ce que devient Odette, et la mort d'Albertine.
Proust: "Madame, j'ai si peur que vous quittiez Paris sans que je vous ai revue!"
Proust s'excuse de "garder si longtemps" l'exemplaire; "J'espère vous envoyer
l'exemplaire dans quelques jours..."
à Mme Scheikévitch, cor XIV, p. 273, n. 132 [Le 2 ou le 3 novembre 1915]
Record: c73960 |
7 | Date:1913 seconde quinzaine de mai
Pour remercier Mme Scheikévitch d'un bouquet de lilas, Proust détache de ses épreuves le passage sur les "invisibles et
persistants lilas." (Fin de la première partie de Swann.)
Cf. à Louis de Robert, Cor XII, p. 211, n. 94 [Seconde
quinzaine de juin 1913]
Swann I, p. 186
Record: c68420 |
8 | Date:1913 8 novembre
Marie Scheikévitch: "j'intervins pour demander à M. Adrien Hébrard une interview de Marcel
pour le Temps: elle fut rédigée par Elie-Joseph Bois et
parut le 12 novembre 1913. [...]" Lorsque Elie-Joseph Bois se rendit un après-midi vers trois
heures, boulevard Haussmann, on l'introduisit auprès du jeune écrivain, qui se tenait dans sa
chambre sombre, capitonnée de liège. a peine éclairé par une petite lampe, Proust apparut dnas
une robe de chambre brune à son visiteur et son aspect était impressionnant; l'éclat de ses yeux
frappa surtout Elie-Joseph Bois, car il s'avivait de plus en plus, à mesure que le romanicer
parlait de son oeuvre.
Elie-Jospeh Bois prit des notes pendant des heures. Ce n'est que fort tard dans la soirée qu'il
quitta Proust, emportant un exemplaire de Du côté de chez Swann. Cette
conversation, où les intentions de l'auteur et la genèse de ses livres s'étaient trouvées
minutieusement exposées par lui, avait suscité chez Elie-Jospeh Bois un vrai mouvement
d'enthousiasme. Il ne put s'empêcher de commencer aussitôt la lecture du livre. Il passa toute
la nuit à le lire. Malgré sa densité, il l'avait terminé le matin sans fatigue et il avait même
relu le commencement, qu'il admirait par-dessus tout.
Il se servit de ses notes pour tracer les grandes lignes de son article et alla les porter à
Proust afin d'être certain qu'il avait bien saisi sa pensée. Céleste
lui rapporta son texte avec une lettre qui contenait d'abondantes annotations. Proust, fort
satisfait d'avoir été si bien compris, craignait cependant que l'article ne fît double emploi
avec un autre article qui devait paraître dans le Figaro. Mais les pages
d'Elie-Joseph Bois s'imposèrent et font encore autorité."
Cf. 2 fiches précédentes. [ c69370]
Cf. 2 fiches précédentes. [ c69380]
Record: c69390 |
9 | Date:1915 1er février 1915 2? février
(lundi soir?)
Proust sort pour la deuxième fois depuis octobre:
"Et, depuis octobre j'ai pu me lever une fois et à minuit seulement, c'est-à-dire sans
possibilité de vous voir."
"[...] Et même maintenant, au moment où je vous écris cette lettre, j'espère encore
qu'une chance me permettra de vous la porter."
"[...] le grand regret que j'ai eu hier d'être sorti au moment où est venue votre
lettre"
à Lucien Daudet, cor XIV, p. 48, n. 16 [Le 2 ou le 3
février 1915]
Record: c73030 |
10 | Date:1914 mi-août
Céleste Albaret s'installe chez Proust pour ne pas avoir à faire le trajet de Levallois à Paris et retour. Nicolas appelé à la guerre. Proust rappelle un ancien valet de
chambre; lui aussi est bientot appelé au front.
Marie Scheikévitch
, Marcel Proust and his Céleste, The London Mercury, April 1938, p. 602
Record: c72050 |
11 | Date:1914 août novembre
Céleste Albaret: "La première année de la guerre, au moment
où l'on craignait que les Allemands réussissent à envahir Paris, nous nous trouvions à
Cabourg. Précisément pendant cette formidable poussée vers Paris, on déconseillait de
garder dans la capitale des bouches inutiles; de ce fait, notre séjour à Cabourg fut
prolongé. Partis fin août, nous rentrâmes en novembre. D'ailleurs, l'hôtel de Cabourg
fut transformé en ambulance. Dès son retour, M. Proust me dit
que, quoi qu'il arriverait maintenant, il ne quitterait plus Paris, que son devoir était
d'y rester et d'y travailler, et il ajouta: 'Quand on pense à ceux qui sont au front à
recevoir des balles, on peut bien rester là.' Et à partir de cette minute, Monsieur n'a
plus quitté son travail."
Marcel Proust et Céleste, par
Marie Scheikévitch
, Les Oeuvres Libres, n.s. n. 168, 1960, pp.
41-42
Record: c72170 |
12 | Date:1914 septembre octobre
Céleste Albaret: "The first year of the war, when people
thought that the Germans would get to Paris, we were at Cabourg. During that terrible
push toward Paris they were warned against keeping more mouths to feed in the capital,
so we stayed in Cabourg longer than was intended. We went at the end of August and came
back in November, in any case the Hotel at Cabourg was turned into a hospital. As soon
as we got back, Proust told me that whatever happened now, he
would never leave Paris again, that it was his duty to stay and work there, and he
added: 'When you think of those who are at the front facing the bullets, it is not so
difficult.' And from that moment, Monsieur never stopped working."
Record: c72200 |
13 | Date:1905 12 janvier (jeudi)
Le Diable Boiteux: Échos. Un drame parisien.
Tentative de suicide de Mme Pierre Carolus-Duran; n'a pas 23 ans; fille de l'avocat russe, M. Scheikévitch, chez qui elle s'était installée rue Greuze depuis quelque temps à cause de dissentiments intimes; avant-hier [10 janvier] s'est tiré une balle de revolver en se faisant conduire en fiacre chez Maître Cruppi député de Haute Garonne; hier hors de danger; aujourd'hui les deux époux vont se réconcilier.
Record: c39070 |
14 | Date:1912 jeudi 29 août
Déplacements et Villégiatures. Arrivées à Paris.
"Mme Scheikevitch."
Le Monde et la Ville. De Cabourg, E. Delaroche.
"Thé très élégant, avant-hier, chez Mme Maneuvrier, dans sa magnifique
villa 'la Divette'."
"Parmi les invités : Mme Scheikevitch."
Record: c66440 |
15 | Date:1913 fin août
Proust: "je n'ose vous proposer de vous envoyer, si cela pouvait vous
amuser à parcourir, les épreuves de mon premier volume (car hélas, le livre sera divisé--et
stupidement sans qu'on puisse dès le premier volume se douter de ce que cela sera, en trois volumes).
à Lucien Daudet, Cor XII, p. 253, n. 115 [Vers la fin d'août 1913]
Cf. à Louis de Robert, Cor XII, p. 270, n. 119 [Vers les
premiers jours de septembre 1913]
Record: c69030 |
16 | Date:1913 samedi soir 8 novembre
Proust: "Selon votre conseil jai reçu le monsieur du Temps et je lui ai pendant une heure et demie
exposé mille choses. Si cela vous intéresse je vous enverrai fidèlement ce que j'ai dit.
D'ailleurs il ne paraîtra pas avant la fin de la semaine, car je n'ai été en état de le recevoir qu'hier."
à René Blum, Cor XII, p. 300, n. 136 [Le dimanche 9 novembre 1913]
Record: c69370 |
17 | Date:1915 7 juillet
Proust: "je ne peux pas bouger ces jours-ci, attendant une
visite de Major, dont j'ignore le jour et l'heure."
"Depuis des mois je n'ose bouger dans l'attente de la visite d'un major qui ne vient
toujours pas."
"Mais si bizarre que cela paraisse, le médecin major annoncé par le Recrutement n'est
toujours pas venu. Donc même si j'ai un jour de santé (relative) je ne peux m'éloigner"
"Mais à ce moment une affaire militaire imprévue m'a obligé à des démarches. D'où
retard pour vous écrire, impossibilité de venir m'excuser, etc."
à Jacques-Emile Blanche, Let, n. 409 [Peu avant le 7 juillet 1915]
"Si je n'avais été si souffrant ces jours-ci (et dans l'attente d'une visite
médico-militaire)"
Cf. à Jacques-Emile Blanche, Cor XIV, p. 172, n. 82 [Vers le début de juillet
1915]
Record: c73890 |
19 | Date:1912 septembre
"Un soir en septembre 1912, en entrant au casino de Cabourg (je passais l'été à Houlgate) avec
des amis parmi lesquels se trouvait Gaston Calmette, j'aperçus Marcel Proust errant, perdu, titubant sous les lumières, vêtu, malgré
la chaleur, d'un lourd pardessus ouvert sur un smoking flottant, qui laissait voir plusieurs
gilets de laine.
Marcel portait alors une barbe qui allongeant son visage émacié, le faisait ressembler à un Greco. Il tenait à la main un étonnant chapeau de paille et un paquet de
lettres ; ses poches étaient bourrées de boîtes contenant des cachets.
j'allais droit vers lui qui ne nous voyait pas, et l'entraînai vers le directeur du Figaro. Il donna à Proust une cordiale poignée de main:
- Oui, c'est entendu pour le Supplément. j'ai parlé à Francis
Chevassu, le Figaro vous est tout acquis, votre dernier article
a eu beaucoup de succès. Maintenant il faut que je me sauve au baccara."
Marie Scheikévitch
, Croquis de Marcel Proust, Revue
hebdomadaire, 37e année. (mars 1928), pp. 247-261
Record: c66470 |
20 | Date:1912 31 août
[Ses heures sont très changées, assez pour qu'il soit certain de voir souvent Mme Straus à Paris sinon à Trouville avant le départ]
à Mme Straus, Cor XI, p. 206, n. 110 [Cabourg, le samedi matin
31 août 1912]
Proust: "Je pense aussi, par le soleil enfin revenu que je vois à
sept heures du soir (ce qui est pour moi le levant)".
Record: c66480 |
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